Les sœurs Naughton interprètent le concerto pour deux pianos de Poulenc
Habituées à interpréter l’irradiant Concerto pour deux piano et orchestre de Poulenc, composé en 1932, les pianistes Christina et Michelle Naughton seront accompagnées de l’Orchestre Philharmonique de Saint-Pétersbourg avec à sa tête le jeune chef vénézuélien Domingo Hindoyan.
Défini par le compositeur américain Elliott Carter comme « un pastiche de musiques allant de Scarlatti, Mozart, Schumann et Chabrier jusqu’à Stravinski », le Concerto pour deux piano de Poulenc intègre aussi bien des influences du gamelan indonésien – présent dans les 1er et 3e mouvements – que des airs en vogue dans les cafés parisiens de l’époque. En effet, si le premier mouvement associe le style de Stravinski à celui du Flamenco, le second est, quant à lui, un hommage à Mozart. L’exubérant mouvement final, dont les parties de piano vont à une vitesse délirante, reprend des mélodies populaires auxquelles se joignent des accents jazz à la manière de Gershwin.
Pelléas et Mélisande, de Maeterlinck à Fauré
Le concert d’ouverture se poursuivra avec le Pelléas et Mélisande de Fauré. Cette suite symphonique demeure aujourd’hui encore l’un des reflets musicaux les plus éloquents du symbolisme de Maeterlinck et témoigne de la finesse de Fauré. Le Prélude, d’une grande délicatesse, est nimbé de mystère à l’image de la Mélisande dépeinte par Maeterlinck. Tout au long de La Fileuse, les cordes imitent le bourdonnement du rouet de la jeune femme et laisse pressentir la tragédie à venir. L’unique moment de bonheur partagé par Pelléas et Mélisande est représenté dans la célèbre Sicilienne par la fraîcheur de sa mélodie et la pureté de son accompagnement orchestral. La marche funèbre de La Mort de Mélisande assène son rythme obsédant alors que la musique se densifie et diminue successivement, tel un dernier souffle douloureux prêt à s’éteindre.
Domingo Hindoyan dirige la Symphonie n°1 « Rêves d’hiver » de Tchaïkovski
C’est en 1866, à l’âge de 26 ans, que Tchaïkovski entame, non sans peine, l’écriture de sa première symphonie. Il écrit à son frère « Mes nerfs sont à nouveau complètement détraqués. Les raisons en sont les suivantes : 1) les difficultés dans la composition de la symphonie; 2) Rubinstein et Tarnovski qui ne cessent de me faire peur ; 3) l’obsession que je vais mourir prochainement sans même avoir eu le temps d’achever ma symphonie.» Il lui faudra deux ans pour terminer sa Symphonie
« Rêves d’hiver », une œuvre profondément ancrée dans la tradition russe, mais aussi une des pages les plus colorées de Tchaïkovski.