Concertiste parvenu à rejoindre le club fermé des grands pianistes de notre temps, Denis Matsuev est également un amateur de jazz, un improvisateur hors-pair et un superbe chambriste.
Cette année, il a souhaité inviter quelques-uns de ses amis musiciens pour un concert de musique de chambre qui mettra en lumière le Trio pour piano en la mineur de Tchaïkovski et le Quintette avec piano en sol mineur du trop peu connu compositeur russe Taneïev.
Matsuev, Sokolov, Andrianov…
Pour ce concert, le pianiste Denis Matsuev a invité Valeriy Sokolov, jeune prodigue de l’archet qui depuis quelques années apparaît sur toutes les grandes scènes du monde entier, ainsi que le violoniste Boris Brovtsyn, habitué des grands festivals. Autres invités, l’altiste Yulia Deyneka, premier alto de l’Orchestre du Staatsoper de Berlin, Boris Andrianov, l’un des plus grands violoncellistes de sa génération selon Mstislav Rostropovich et la jeune étoile montante du piano russe Philipp Kopachevsky. Gageons que la réunion de ces grands solistes de l’Est saura exprimer la fougue, l’incandescence et l’émotion du tempérament russe !
Trio « A la mémoire d’un grand artiste » de Tchaïkovski
Le Trio en la mineur est à la seule œuvre que Tchaïkovski consacra à cette formation. Il compose ce trio avec piano suite à l’annonce de la mort de son grand ami Nicolas Rubinstein en 1881. Plus élégiaque que funèbre, la partition rend hommage au célèbre pianiste russe notamment par le biais d’une partie de piano virtuose. Le deuxième des trois mouvements que comporte ce Trio est un portrait musical de Rubinstein dont le thème, joué au piano solo, est par la suite décliné en onze variations. Le résultat est une œuvre brillante caractéristique de Tchaïkovski dont l’élan émotionnel la rend particulièrement bouleversante.
Le quintette avec piano en sol mineur de Taneïev
Souvent appelé le « Brahms russe », Taneïev était un grand admirateur de l’œuvre de J.-S. Bach et du répertoire ancien, à l’instar de l’auteur des Danses hongroises. Son excellente maitrise du contrepoint et de l’art de la fugue l’incita même à expliquer à son maître, Tchaïkovski, comment ce dernier aurait pu mener la variation fuguée de son Trio en la mineur différemment ! L’exécution du Quintette avec piano en sol mineur, écrit en 1911, exige une prouesse technique extravagante qui n’exclut cependant pas lyrisme et charme.